La Rentrée ? Deux mots qui pourtant ne m’interpellent pas…? Ha oui, j’oubliais, je suis en retraite ! Mais ma situation m’autorise à laisser divaguer quelque peu ma pensée et je pense à vous !
A vous tous « Les forcenés du boulot », les « entrepreneurs de l’impossible », pour qui ces 2 mots pourraient déclencher en votre psychisme une dépression assez élevée pour ne pas être repoussée par l’anticyclone des Açores déjà reparti vers ses origines. Je souhaite, par ce billet, participer à votre effort avec ampathie (je serai moins seul) pour vous aider à mieux surmonter cette nouvelle reprise. Je vous remercie de consacrer quelques minutes à la saine lecture de mes lignes qui devrait vous apporter réconfort et sérénité en vous rappelant que la France, en 1933… C’était une grande nation !.
Pour cette « rentrée » 2012 j’ai le plaisir de vous proposer ce GROS PLAN sur mon roadster Euréka Bugatti Sport 33, référence Sport 302, code usine EK 14 , superbe jouet sorti des tiroirs de Monsieur Xavier Grandvoinnet et construit à partir de 1933 jusqu’en 1940. Et quelle auto !
Longue de 1,45 m., d’un poids de 28 kg., elle repose sur un châssis constitué de 2 longerons en U soudés à une traverse avant et à un caisson pour sa rigidité.
La carrosserie en roadster, au capot démontable, possède une portière (gauche) ouvrante avec 2 pochettes intérieures, et un coffre également ouvrant. Elle arbore le célèbre tableau de bord ovale à 4 cadrans.
La suspension est assurée à l’avant par 2 roues indépendantes et 4 ressorts hélicoïdaux opposés, et la direction par une crémaillère démultipliée.
La propulsion, à 2 pédales indépendantes à sangles tirant sur 2 roues à rochets et 2 pignons débrayables, est inspirée du système de la « Grand-Prix » aux différences près que les 2 cliquets sont ici solidaires de l’essieu arrière alors que sur la Grand-Prix ces 2 mêmes pièces sont fixées à un essieu séparé qui entraîne par une chaîne et 2 pignons l’essieu arrière moteur fixés sur 2 roulements à billes.
La consommation pouvait, à l’époque, dépasser les « 2 verres de grenadine à l’eau au kilomètre ».
La Sport 33 ne possède pas, comme la Grand-Prix, 2 leviers mais un seul qui assure à la fois le débrayage et le frein (tambour sur la roue arrière droite). Celui-ci est surmonté de la nouvelle boule à taille réduite, toujours en fonte de zamac nickelé, qui équipe déjà la G.P., c’en est désormais terminé des grosses boules utilisées sur les modèles 24, 23 et 22.
Cette auto était déclinée en 2 variantes, le modèle 301 standart (sans ailes) ou comme ici le modèle 302 avec ailes, grands phares électriques (semblables aux Grand-Prix et Biplace côte-à-côte) commandés par un bouton poussoir en zamac nickelé à platine ovale et non plus ronde, situé à droite du tableau de bord. L’ensemble était peint en 2 tons, l’intérieur et les roues de couleur identique, comme le démontre la 10ème photo extraite du catalogue.
Mon modèle est équipé des 3 options proposées à l’époque : Roues sur pneus gonflables « ballon 300X55 », Sujet de bouchon de radiateur et Pare-chocs nervurés.
A la vue de ce jouet (n’oubliez pas de cliquer sur les photos) on ne s’étonne plus que la production de l’usine ait pu atteindre 300 voitures/jour au 4ème trimestre de l’année 1933, et qu’en cette même année 53.000 autos à pédales soient sorties des ateliers Euréka pour être expédiées, à cette époque, aux 4 coins du Monde. Une belle notoriété pour la France !