Après tout ce temps… Une trentaine d’années, peut-être, de découvertes, de comparaisons et de restaurations, je suis désormais en mesure de vous présenter une classification succincte des systèmes de transmissions appelées « Moteurs mécaniques » conçus pour Euréka par Mr Xavier Grandvoinnet.
Mais à quelle date ?…
Avec la plus grande certitude nous pouvons aujourd’hui préciser celle-ci :
Elle ressort d’une décision du Conseil prise au cours de sa réunion donnée à l’usine des terrasses le 13 Février 1922, procès-verbal N°322 dans lequel il est noté ceci :
– « Le modèle d’Auto-Luge construit par Monsieur Grandvoinnet a été favorablement accueilli à Paris et il est en outre décidé de construire un modèle similaire d’auto à pédales muni d’un appareil qui permettra la propulsion mécanique.
– Le dispositif imaginé par Monsieur Grandvoinnet parait donner toute satisfaction et sa mise au point sera poursuivie activement ». (Usine de Pont-Saint-Pierre, Procès verbaux des décisions)
C’est pourquoi le catalogue qui suivra cette décision, dans la même année, proposera la première voiture à pédales de la marque, La Sport 22. Elle sera équipée de ce mécanisme comme tous les modèles nobles qui suivront. (les biplaces, avec leur essieu vilebrequin à 4 paliers, garderont leur noblesse).
la Sport 23 utilisera le même dispositif et ce système ne cessera d’évoluer.
La Sport 24 en héritera également alors que, pour des raisons d’amenuisement des coûts afin d’accroitre la production en touchant un public plus large, les modèles qui suivront, BB 25 et BB 28 d’abord, se verront affecter un simple essieu vilebrequin.
Au total, 7 modèles (nobles) recevront ce fameux « Moteur mécanique ».
Tous les modèles « Sport » et « Course » : Sport 22, 23, 24, 27, 33, Course 28 et Course Grand-Prix.
Les premières modifications importantes du moteur mécanique apparaitront sur le modèle Sport 27.
A la recherche de performances en matière de vitesse (déjà la griserie), Mr Grandvoinnet apportera 1 cliquet sur chacune des couronnes soit 2 cliquets par essieu, tout en modifiant le nombre et la taille des dents des pignons.
La Course 28, mais aussi les derniers modèles de Sport 27, hériteront d’un cliquet supplémentaire sur chaque couronne soit 4 cliquets par essieu.
Les Sports 33 se verront équipées d’un système qui aura une nouvelle fois évolué, la traction des pédales sur l’essieu n’ayant plus lieu par 2 chaines mais par 2 sangles s’enroulant chacune dans un tambour, en remplacement des couronnes. Elles recevront également de nouvelles fourchettes et la taille de plusieurs pièces du système aura été accrue.
Enfin, le modèle Grand-Prix bénificiera d’un apport majeur, celui d’un demi-essieu qui supportera l’unique fourchette, alors que la transmission sera doublée par l’intermédiaire d’une couronne et d’une chaîne pour augmenter encore la vitesse de l’auto… Qui atteindra plus de 30 km/h !
Pour conserver une certaine sécurité au jeune pilote à cette vitesse, tous les organes de la voiture auront évolué conséquemment, la direction, les suspensions, le débrayage, les freins, mais ceci fera l’objet d’autres articles.
On comprend mieux, après cette analyse, les efforts importants déployés par Messieurs Kratz et Grandvoinnet qui en une dizaine d’années d’études et d’essais auront réussi à créer par étapes ce fabuleux jouet que représente encore aujourd’hui l’EURÉKA « Course Grand-Prix ».
Je profite de cet article pour remercier deux amis, Michel et Patrick qui, chacun dans leur spécialité, m’ont apporté leur concours à la bonne restauration de ces mécanismes, sans oublier Frédéric pour sa participation à la documentation.
SPORT 22
SPORT 23
SPORT 24
SPORT 27
COURSE 28
SPORT 33
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COURSE GRAND-PRIX
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